Blop.2.0

Ceci est un (presque) journal. Attention : peut mordre.

Mercredi 29 mai 2013 à 15:07

 L'anniversaire

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photo : Café Matisse par Romain Benquey

Table de gauche.

Le petit garçon était assis là depuis plusieurs dizaines de minutes déjà à aspirer méticuleusement son verre de sirop de kiwi avec sa paille verte. C’était un jour spécial. Aujourd’hui, il avait cinq ans. Sa mère avait décidé de ne pas l’envoyer à l’école pour qu’ils profitent tous les deux de cet anniversaire, elle avait prétexté qu’il avait de la fièvre, la directrice n’avait pas posé plus de questions.

Table de droite.

Le jeune homme feuilletait la carte tout en dévisageant la jeune femme qui lui faisait face. C’était un jour spécial. Aujourd’hui, il avait vingt ans. Il avait décidé de sécher les cours à la fac pour profiter de cet anniversaire avec sa copine du moment, ses amis avaient voulu l’amener faire la fête sur la plage, il avait décliné leur offre prétextant qu’il avait de la fièvre, ils n’avaient pas posé plus de questions.

Table du milieu.

L’homme écoutait sa fille lui parler de toutes ses copines avec un sourire sur les lèvres. C’était un jour spécial. Aujourd’hui, il avait quarante ans. Il avait décidé de ne pas se rendre à son entreprise pour qu’ils profitent ensemble de cet anniversaire, il avait appelé son patron en prétextant que la petite avait de la fièvre et qu’il devait l’amener chez le médecin, il n’avait pas posé plus de questions.

Table de gauche.

« Je me demande bien ce que maman et papa m’ont acheté comme cadeau. Peut-être un vélo. Ouais, ça serait super cool un vélo ! Même que je pourrai enlever les petites roues maintenant que je suis un grand ! Ou peut-être les playmobils cow-boys qu’on a vus l’autre jour au magasin de jouet… Peut-être même les deux ! Les copains ils en seraient trop jaloux ! ».

Table de droite.

« Je me demande bien ce qu’elle compte m’offrir comme cadeau. Peut-être un bouquin, elle sait que j’adore lire et elle a toujours le chic pour dénicher la perle rare. Ouais, ça serait pas mal ! Ou peut-être de la musique qu’on pourrait écouter ensemble… Peut-être même les deux ! De toute façon, je lui fais confiance, elle me connait bien. Mes potes célibataires en seraient verts de jalousie ! ».

Table du milieu.

« Je me demande bien ce que ma fille compte m’offrir comme cadeau. Peut-être une cravate à ajouter à ma grande collection, en espérant qu’elle n’ait pas choisi un motif d’animaux comme à Noël. Oui, ça me plairait bien ! Ou peut-être un joli stylo que je pourrais amener au boulot… Peut-être même les deux ! Les collègues sans enfants en seraient plus qu’envieux ! ».

Table de gauche.

  • Alors mon grand, ça te fait quoi d’avoir cinq ans ?

Qu’est-ce que ça lui faisait ? Il n’en savait trop rien. Désormais il n’était plus le plus petit de sa classe, comme le disait sa maman, il était un « grand » !

  • Qu’est-ce que tu comptes faire plus tard, dis-moi ?

Cosmonaute ou pompier ! Ou peut-être bien super-héros mais avec toute la flopée qu’il y avait déjà, ça risquait d’être bouché comme domaine… Quoique, à bien y réfléchir, Batman, Spiderman et tous ses collègues pendraient sûrement bientôt leur retraite… Il fallait creuser dans cette direction.

Table de droite.

  • Alors mon cœur, ça te fait quoi d’avoir vingt ans ?

Qu’est-ce que ça lui faisait ? Il n’en savait trop rien. Désormais il ne se considérait pas comme un enfant mais pas non plus comme un adulte. Plus un petit garçon mais pas encore un homme.

  • Comment est-ce que tu vois ton avenir, dis-moi ?

Professeur ou ingénieur. Ou peut-être bien expert dans la police scientifique mais il fallait se rendre à l’évidence, les places étaient chères dans ce domaine, la sélection plus que drastique… Quoique, à bien y réfléchir, avec les notes qu’il avait obtenu ses 3 derniers semestres, il pouvait peut-être prétendre à cette formation… Il fallait creuser dans cette direction.

Table du milieu.

  • Alors papa, ça te fait quoi d’avoir quarante ans ?

Qu’est-ce que ça lui faisait ? Il n’en savait trop rien. Il avait l’impression que le reflet que lui renvoyait le miroir ne correspondait en rien avec la propre vision qu’il se faisait de lui. Dans sa tête, il avait encore une âme d’enfant.

  • Tu vas faire quoi maintenant que t’es vieux, dis-moi ?

Responsable du département aéronautique ou du département des énergies renouvelables. Ou peut-être bien directeur mais la concurrence était rude, tous les associés rêvaient de ce poste, il avait une chance sur dix, rien n’était moins sûr. Quoique, à bien y réfléchir, le patron l’aimait bien, il lui confiait des missions importantes au sein de l’entreprise… Il fallait creuser dans cette direction.

Table de gauche.

  • Est-ce que tu es heureux ?

Bien sûr qu’il l’était ! Il avait devant lui une des personnes qu’il aimait le plus au monde, il avait une super chambre avec plein de jouets dedans, il faisait du judo dans le club du quartier et avait décroché la ceinture jaune la semaine passée. Sa maitresse disait qu’il était très sage et qu’il comprenait toujours tout très vite. Bientôt il allait avoir une petite sœur ! C’était son papa qui lui avait dit mais chut, c’est un secret ! Il avait toute sa vie devant lui pour faire des choix, pour grandir, pour découvrir le monde. Et puis, à la maison, un immense gâteau au chocolat l’attendait !

Table de droite.

  • Est-ce que tu es heureux ?

Bien sûr qu’il l’était ! Il avait devant lui une des personnes qu’il aimait le plus au monde, il avait récemment fait l’acquisition d’une voiture, d’occasion certes mais elle remplaçait son vélo, c’était plus pratique. Il faisait du judo dans le club du quartier et avait décroché la ceinture bleue la semaine passée. Ses parents et sa sœur vivaient encore dans leur grande maison en périphérie du centre ville alors que lui avait décidé de louer un petit appartement près de la fac. Il avait toute sa vie devant lui pour faire des choix, pour grandir, pour découvrir le monde. Et puis, chez ses parents, un immense gâteau au chocolat l’attendait !

Table du milieu.

  • Est-ce que tu es heureux ?

Bien sûr qu’il l’était ! Il avait devant lui une des personnes qu’il aimait le plus au monde, il était devenu propriétaire d’une sublime maison de vacances sur le bassin et avait troqué sa vieille Citroën contre une Audi flambant neuve. Il faisait du judo dans le club de son quartier et travaillait dur pour obtenir la très convoitée ceinture rouge. Ses parents étaient plutôt en forme pour leur âge et sa petite sœur venait juste de donner naissance à un garçon. Il avait encore toute sa vie devant lui pour faire des choix, pour regarder sa fille grandir, découvrir le monde. Et puis, chez lui, un immense gâteau au chocolat l’attendait !

Table de gauche.

  • Tiens, je t’ai écrit une carte !

Table de droite.

  • Tiens, je t’ai écrit une carte !

Table du milieu.

  • Tiens, maman t’a écrit une carte !

 

Le petit garçon, le jeune homme et l’homme ouvrirent leurs enveloppes. Ils attrapèrent la carte qui se cachait à l’intérieur et la déplièrent.

« Joyeux anniversaire Jules ! ».

Un petit garçon, un jeune homme, un homme. 1 + 1 + 1 = 1. 


Mardi 28 mai 2013 à 14:38

 Le loup végétarien et ses deux imbéciles de frères

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Il était une fois, dans une forêt aux arbres centenaires et à la rivière d’eau limpide, une maman loup qui avait bien du mal à éduquer ses trois fils. L’ainé, plus bête que ses pattes pouvait passer des après-midis entiers à tourner dans les fougères en essayant de se mordre la queue. Le cadet, paresseux, restait assis contre un tronc toute la journée à observer les écureuils espérant que l’un d'eux tombe dans sa gueule. Enfin, le benjamin faisait la honte de la famille.

Tout avait commencé le premier jour du printemps.

Ce jour-là, Madame hirondelle s’était posée sur la branche d’un vieux chêne afin de se reposer après avoir survolé la forêt en long, en large et en travers (et oui, Madame hirondelle avait quelques kilos superflus à faire disparaître). Elle assista sans le vouloir à la naissance du petit louveteau, le troisième de la lignée pour être plus précis. Curieuse de savoir quel serait le défaut de celui-ci, elle resta à observer la petite famille jusqu’au coucher du soleil. Les premiers pas du petit furent chaotiques mais néanmoins il mit moins de temps à se mettre sur pattes que ses deux imbéciles de frères. La scène aurait pu paraître émouvante et Madame hirondelle aurait bien pu verser quelques larmes si le souvenir de son amie Mademoiselle biche, tuée deux semaines auparavant par la mère d’un coup de mâchoires, ne lui était pas resté au travers de la gorge. Une bonne dizaine de minutes après être venu au monde, le louveteau fit comprendre qu’il avait faim. Maman loup se coucha donc sur le côté pour lui permettre d’atteindre les tétines mais apparemment, le lait ne semblait pas convenir au nouveau-né. Maman loup disparut alors dans la forêt à la recherche d’une petite proie pour le rassasier. Au loin on entendit des battements d’ailes et en moins de deux, la louve était là, déposant devant le petit un volatile. C’était Madame colombe, ce qui fit sourire Madame hirondelle. Celle-là au moins on ne l’entendrait plus chanter à longueur de journée. Le louveteau renifla l’oiseau, souleva l’une des ailes avec sa patte droite et fit un bond en arrière lorsqu’elle retomba. Finalement, après l’avoir inspecté sous toutes ses coutures, il enfonça ses dents dans la chair. Il arracha un petit morceau du flanc qu’il mâcha lentement mais qu’il recracha avant d’avaler. Maman loup croyant que c’était simplement la saveur de la colombe qui ne lui convenait pas alla chercher un lapin. Mais il recracha. Un furet. Pareil. Une biche. Idem. Madame hirondelle du haut de sa branche riait aux éclats et lorsqu’il fut sûr que le petit était incapable de manger de la viande, elle vola le plus vite possible l’annoncer à ses amis.

La rumeur d’un loup végétarien s’était répandue très vite parmi les habitants de la forêt et il n’était pas rare d’entendre des moqueries en tous genres au détour d’une clairière ou sur la rive de la rivière de la part des lapins et des canards. Les plus cyniques prétendaient que c’était car ses dents étaient de mauvaise qualité. Pire encore, certains affirmaient que c’était parce qu’il n’était pas un vrai loup.

~ ~ ~ ~ ~ ~

Quatre années s’étaient écoulées et devant les sarcasmes incessants des autres animaux, Maman loup avait décidé de frapper un grand coup. Elle devait leur prouver à tous que ses fils étaient capables d’être de vrais prédateurs. Aussi elle convint que chacun d’eux auraient à remplir une mission.

L’ainé fut chargé de tuer les sept fils de Madame la chèvre, le cadet hérita de la lourde tâche de lui ramener les trois petits cochons et elle ordonna au benjamin d’aller dévorer le petit chaperon rouge.

C’est ainsi que le lendemain, le loup plus bête que ses pattes prit la direction de la maison de Madame chèvre. Lorsqu’il arriva devant la petite bâtisse de briques, il aperçut de la lumière et vit passer la chèvre devant l’une des fenêtres.

« Non de non, se dit le loup, je ne vais pas pouvoir tuer les sept petits chevreaux si la mère est dans le coin ! ».

Il retourna donc chez lui où l’attendait impatients sa mère et ses deux frères.
-Et bien mon fils, tu es vraiment très rapide ! Je suis fière de toi ! Qu’on ne s’amuse plus à dire que tu n’es qu’un idiot ! déclara maman loup haut et fort.
-Mais je n’ai rien fait. Madame chèvre était chez elle !
-Comment ? Que dis-tu ?
-Je ne pensais pas qu’elle serait là. Je ne savais pas quoi faire alors je suis rentré. Dit l’ainé en baissant la tête.
-Mais il fallait attendre devant la maison voyons ! Elle aurait bien fini par sortir, ne serait-ce que pour aller chercher de quoi manger ! Va te cacher derrière un buisson et guette la porte d’entrée. Dès que tu vois qu’elle est partie va tuer les petits.

Et sans dire un mot, le loup obéit. Il courut aussi vite que possible, se cacha derrière un buisson et observa la porte d’entrée. Celle-ci finit par s’ouvrir et lorsque Madame chèvre ne fut plus qu’une ombre dans la forêt, il s’avança vers la maison. Il essaya d’entrer mais ce fut un échec. La chèvre avait fermé à clé. Il dit alors de sa grosse voix « Je suis maman chèvre, ouvrez-moi la porte » ce à quoi les chevreaux répondirent « non, non, ta voix est grave, celle de maman est toute douce. Tu es le loup ! Tu es le loup ! Va-t-en ! ».

Ne sachant que faire une nouvelle fois, il alla voir sa mère qui lui conseilla d’aller voler un pot de miel chez l’épicier et d’en absorber deux-trois cuillérées afin d’obtenir une voix plus aigüe. Ce qu’il fit sur le champ et lorsqu’il s’adressa de nouveau aux chevreaux, voilà ce qu’il eut comme réponse : « non, non tu as la patte noire, celle de maman est toute blanche. Tu es le loup ! Tu es le loup ! Va-t-en ! ». Ironie du sort, le loup plus bête que ses pattes venait d’être trahi par l’une de ses pattes justement qui était restée appuyée sur le carreau! Cette fois-ci, maman loup lui suggéra de recouvrir sa patte de farine.

Sans attendre, il alla voler la farine du boulanger et se roula dedans. Les lapins qui assistaient à la scène hurlaient de rire, se tordant dans tous les sens. Mais lorsque le loup entra dans la maison, tous retinrent leur souffle et les rires laissèrent place au silence le plus total. Quelques minutes passèrent, et bientôt, les mamans lapins ordonnèrent à leurs petits de rentrer au terrier, se doutant que ce qui allait suivre n’était pas quelque chose que les enfants devaient voir. Et elles avaient raison. Quand le loup sortit, son ventre était énorme et les lapins poussèrent un cri d’horreur.

Il s’accorda une sieste sous un arbre et à son réveil, il rentra fièrement chez lui.

Maman loup le félicita et au dîner, il eut droit à un festin. La nuit tomba et alors que tout le monde dormait, une terrible crampe d’estomac le réveilla en sursaut. Discrètement, il se leva, alla se cacher dans la forêt et vomît six énormes pierres.

~ ~ ~ ~ ~ ~

Le lendemain la famille se leva aux aurores et le cadet ne cessa de bailler pendant le petit-déjeuner au plus grand désespoir de sa mère.
-Tu ne sais donc faire que ça bailler, souffler… ? demanda-t-elle
-Euh je ne sais pas moi, je ne me suis jamais posé la question.
-Bien bien tant pis, finis vite ton lièvre et va t’attaquer aux trois cochons.

Une heure plus tard, le cadet arriva devant les maisons des cochons : une maison de paille, une maison de bois et une maison de briques. Il se gratta la tête, fit le tour des habitations, essayant de trouver une idée pour atteindre leurs propriétaires cloitrés à l’intérieur. C’est alors qu’en baillant, il eut la solution : « il me suffit de souffler dessus ! ». Ce qu’il fit sans plus attendre. La maison de paille s’envola sans trop d’effort à faire de la part du loup, pour celle en bois, il dut s’y prendre à plusieurs fois mais elle aussi finit par céder. En revanche, il ne vint pas à bout des briques et une quinte de toux faillit bien l’achever, le loup ne sachant pas tousser et respirer en même temps. Il finit tout de même par se remettre de cette mésaventure et entreprit d’escalader la maison dans le but de rentrer par le conduit de cheminée. Il était fier de lui, persuadé que sa mère le féliciterait, que plus personne n’oserait se payer sa tête. Les parois du conduit étaient tellement couvertes de suie que la fourrure du loup vira au noir. Le loup vit enfin de la lumière et en moins de trente secondes, le cri qu’il poussa passa d’un cri de victoire à un cri de douleur. En effet, les trois petits cochons qui se tenaient debout dans le salon ayant entendu du bruit avaient disposé une marmite d’eau bouillante dans la cheminée. Le loup bondit hors de la cheminée et quitta la maison la queue à moitié brûlée.

L’échec cuisant de son deuxième fils fit rager madame loup qui décida de se venger en égorgeant panpan le lapin.

~ ~ ~ ~ ~ ~

A peine le soleil fut-il levé le lendemain qu’elle secoua le loup végétarien en lui rappelant que c’était à présent son tour d’essayer de sauver la dignité de sa famille en tuant le petit chaperon rouge. Ce dernier déglutit avec difficulté en s’imaginant les crocs plantés dans le cou de la fillette et partit dans la forêt sans même avaler son petit déjeuner composé de diverses herbes et plantes.

Il marchait depuis environ trois heures quand un chant mélodieux parvint à ses oreilles. Il huma l’air afin d’y percevoir une odeur humaine et ses narines furent chatouillées par un délicieux parfum de gâteau et de fromage. Il s’approcha plus près et distingua entre les arbres le petit chaperon rouge sautillant avec à son bras un panier bien rempli. A pas de loups, il se faufila dans les herbes hautes et lorsqu’il fut à moins de 3 mètres d’elle, il se redressa pour lui faire face.

-OH ! Un loup ! s’écria le petit chaperon rouge tétanisée. Je t’en supplie, grand-maman est malade, je dois lui apporter ça pour qu’elle guérisse ! Ne me fais pas de mal !

Le loup, ému par les larmes qui commençaient à couler le long des joues de la fillette, lui répondit de sa petite voix :

-Non, je te promets que je ne vais pas te dévorer. C’est ma mère qui veut que je t’attaque, moi, je n’en ai aucune envie, je suis un loup pacifiste tu sais !
-Un loup pacifiste ? C’est quoi ça ? demanda la fillette en se baissant pour caresser son pelage gris.
-Je suis végétarien, je n’ai besoin de tuer personne pour me nourrir. D’ailleurs, je n’ai jamais levé la patte sur personne.
-Oh ! C’est donc de ta famille que tout le monde se moque ! Ils disent que vous êtes des ermites et qu’une malédiction a été lancée sur vous !
-Oui, c’est bien ça. Ma mère a dit que si je te tuais alors les rumeurs cesseraient de circuler.
-Mais qu’est-ce que ça peut faire si les autres rient de vous ? Vous êtes comme vous êtes pas vrai ? Ca ne servirait à rien de changer juste pour faire taire les mauvaises langues.
-Ma mère est féroce, elle ne supporte pas qu’on la critique. J’ai peur qu’elle se mette très très en colère si tout ça continue et qu’elle fasse un massacre dans la forêt…
-J’ai une idée ! Prends mon bonnet rouge ! Tu le donneras à ta mère et comme ça, elle pensera que tu m’as mangée !
-Oui mais si les autres s’aperçoivent que tu es toujours là ça sera encore pire !
-Eh bien je mettrai un bonnet bleu ! Tous les animaux croiront qu’il y a un nouveau petit chaperon dans le village !
-Mais non, ça ne marchera jamais. Tant pis, je préfère rentrer chez moi et lui dire que j’ai échoué mais préviens les autres qu’ils restent bien cachés chez eux au cas où elle décide de jouer de ses crocs ce soir.
-D’accord, c’est comme tu voudras. Mais d’abord je vais porter ça à grand-maman.
-C’est quoi ? Des petits gâteaux, du fromage et ?
-De la confiture, elle adore la confiture !
-Mais ce n’est pas avec ça que tu vas réussir à la guérir !
-Ah bon ? Mais alors qu’est-ce que je dois faire ?
-Je vais te montrer.

Pendant plusieurs heures, le loup et le petit chaperon arpentèrent la forêt à la recherche de certaines herbes et plantes. Le loup les connaissait toutes par cœur et il concocta un remède ultra puissant pour soigner la grand-mère avant de le donner à la fillette et de rentrer chez lui.

Sa mère l’attendait et dès qu’elle l’aperçut, elle s’empressa de l’interroger. Le loup n’eut d’autres choix que d’avouer sa défaite et la mère, épuisée et résignée, partit se coucher sans pousser le moindre sermon.

~ ~ ~ ~ ~ ~

Le lendemain, quand elle ouvrit les yeux, une centaine d’animaux se pressaient devant leur tanière. Intriguée, elle se leva et longea la longue file pour arriver devant son 3ème fils qui remuait une grande cuillère en bois dans une marmite.

-Mais que diable fais-tu donc ?! hurla-t-elle exaspérée.

C’est alors qu’un hibou s’avança vers elle.

-Votre fils est formidable, il parvient à guérir tous les animaux malades avec ses plantes et ses herbes, c’est fabuleux ! C’est vraiment un trésor que vous nous avez caché !

Maman loup se racla la gorge, choquée des propos qu’elle venait d’entendre et fit comme si elle était au courant des talents de son fils.

-Eh bien oui, notre famille possède depuis des générations les savoir-faire médicinaux les plus élaborés.

Depuis ce jour, la famille des loups n’avait plus jamais entendu de moqueries de la part des autres animaux qui venaient régulièrement chercher des médicaments pour soigner leurs bobos quotidiens. Le petit chaperon rouge avait gardé son bonnet rouge et elle passait régulièrement à la tanière pour jouer avec les trois frères. Des obsèques avaient été organisées pour panpan et Bambi avait promis de faire régner la paix dans la forêt.

 Fin.

PS : après plusieurs fois de régime intensif, Madame hirondelle avait retrouvé la ligne.

Vendredi 10 mai 2013 à 19:18



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Il y a 2 semaines de cela, j'ai cédé à la tentation et acheté une liseuse. Mais au prix de la liseuse : 80€ et entre la housse proposée en magasin à 9€ vraiment moche et celle à 25€ un peu plus classe, mon porte-monnaie a tiré la tronche.
 
Bilan, j'ai décidé de tenter la folle aventure de m'en fabriquer une moi-même comme une grande. 

A savoir, je n'avais jamais rien cousu de ma vie (oui bon ok j'ai recousu les trous dans le short de chéri l'été dernier mais vu le temps que ça a tenu, on peut faire comme si le raccommodage n'avait jamais existé). 

Me voilà donc tapant sur google "coudre housse pour liseuse" puis "coudre housse pour tablette" puis "coudre housse pour ordinateur". C'est fou le nombre de tutoriel qu'on peut trouver sur le net mais pour en trouver un facile niveau "jesaisjustequ'ilfautmettrelefildansletrou" j'ai pas mal ramé.
 
Et puis Ô miracle je suis tombée sur une vidéo parfaite ! 

En voici le lien : http://www.marieclaireidees.com/,coudre-une-housse-d-ordinateur-portable,2610323,129209.asp

J'ai donc acheté :
- 2 superbes tissus chez cultura : 1 pour l'extérieur, 1 pour la doublure,
- du molleton, du passepoil rose et de l'élastique chez Mondial tissu.

Ca a l'air tout simple vu comme ça, on se dit "on bah en 10 minutes c'est fait !". Ouais sauf que moi j'ai pas de machine à coudre et à la main je peux vous dire que ça prend plus de temps, plus d'énergie et que ça fait un peu plus mal aux doigts. M'enfin la vidéo est quand même extrêmement bien faite puisqu'au bout de 2h30 ma housse était enfin prête et SURTOUT : ma liseuse rentrait dedans à la perfection ! 

Pour moins de 10€, avoir une housse unique et faite par mes petites mains, ça me rend fière ! 

J'ai juste changé les mesures et mis 2 élastiques au lieu d'un pour que la liseuse tienne mieux ! 
Si jamais vous avez des questions n'hésitez pas ! 

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Heureuse de cette expérience, je ne me suis pas arrêtée et j'ai décidé de coudre 2 taies d'oreillers pour un chéri fan de doctor Who. Mais les photos viendront dans un prochain article ! 

Jeudi 25 avril 2013 à 20:22

 Les romans de Tatiana de Rosnay


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Me voilà à écrire un nouvel article alors que j'ai un oral à réviser pour demain matin (même si au vu de ma situation ça serait pareil si je n'y allais pas) et que j'ai une valise à préparer pour demain après-midi. Procrastination quand tu nous tiens.

Et pour parler de quoi ? Des livres de Tatiana de Rosnay, enfin des 3 que j'ai lus ça sera déjà pas mal ! 
  • Elle s'appelait Sarah
  • Le coeur d'une autre
  • Moka

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Je suppose que tout le monde a déjà entendu parler de Sarah ou au moins du film qui en a été tiré (très bien adapté d'ailleurs !), je ne m'étendrai donc pas plus qu'en disant que j'avais beaucoup aimé ce livre à l'époque où je l'ai lu même s'il est très dur psychologiquement. 

Un petit résumé tout de même :
Nous sommes à Paris en juillet 1942, les juifs sont arrêtés et amenés au vélodrome d'hiver. Parmi eux, Sarah. Lorsque les policiers viennent chercher sa famille, elle décide de cacher son petit frère dans un placard de la maison et lui promet qu'elle reviendra vite. 
Nous sommes également à Paris en mai 2002, Julia, en tant que journaliste française, doit écrire un article sur la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv. En faisant resurgir le passé on déterre toujours ses secrets.

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Le coeur d'une autre est dans un genre totalement différent de celui de Sarah. Bruce est informaticien est souffre d'une rare maladie cardiaque. Un jour il reçoit enfin une greffe qui va le sauver. Alors qu'il se remet doucement de son opération en Toscane, son nouveau coeur s'accélère devant un tableau de Paolo Ucello (peintre de la Renaissance). Bruce commence à se poser des questions : ses goûts, son humeur, son caractère ont changé, mais qui était donc son donneur ? Une femme dont il va tenter de découvrir les secrets. 

Livre lu très rapidement, on s'attache vite au personnage de Bruce tout autant qu'on a parfois envie de le détester (je l'ai lu il y a presqu'un an donc difficile d'avoir un souvenir précis mais il me semble bien que c'est le sentiment que j'en avais ressorti). Son enquête pour percer à jour les secrets de sa donneuse est très bien construite et le fin mot de l'affaire est plutôt surprenant ! 

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Livre lu dans la semaine donc je vais pouvoir donner un avis plus détaillé ! 
Un mercredi après-midi, Justine, mariée et mère de deux enfants, reçoit un coup de téléphone : son fils vient d'être renversé par une voiture couleur Moka, le chauffard a pris la fuite et Malcolm 13 ans se retrouve rapidement dans le coma. A partir de ce moment la vie de Justine bascule, les relations avec son mari se compliquent et elle n'a plus qu'une idée en tête : retrouver la personne qui a écrasé son fils. 

Encore une fois, un livre très rapide à lire, plein de petits chapitres (j'aime les petits chapitres !). J'ai vraiment été transportée dans la vie de cette maman même si je ne peux pas comprendre entièrement ce qu'elle ressent puisque je n'ai pas de marmots. On la sent vraiment tiraillée et perdue, ses émotions sont parfaitement retranscrites. Peu d'action puisque ce livre est surtout basé sur la psychologie de Justine et de son mari mais quand il y en a elles sont bien écrites. Les personnages secondaires sont aussi attachants, je pense notamment à Arabella la belle-mère de "Djoustine". 

Pour finir voilà la petite dédicace obtenue jeudi dernier à la conférence de Tatiana de Rosnay à librairie Mollat à Bordeaux pour la sortie de son dernier roman "à l'encre russe"

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Dimanche 14 avril 2013 à 13:50

 Le tribunal des âmes - Donato Carrisi 

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Plus d'un an que ce thiller traine dans ma bibliothèque, au premier plan cela dit car je n'avais pas envie qu'il finisse comme certains de ses compatriotes dont j'ai oublié l'achat impulsif et qui sont désormais perdus tout au fond. C'est bête mais ce livre revêt un symbole particulier pour moi et je l'aurais affectionné même si ma lecture s'était avérée décevante (ce qui n'a pas été le cas) : c'était un 22 mars, l'an dernier, je flânais dans les rayons littéraires de la fnac sans but autre que de tenter d'évacuer mon stress en maintenant mon esprit occupé par les livres. Dans quelques minutes j'avais rendez-vous avec un inconnu dont j'avais fait la connaissance sur un site de rencontre. Il devait m'attendre devant la fnac. J'étais arrivée en avance. Acheter le Tribunal des âmes. C'est la dernière chose que j'ai faite avant de rencontrer l'homme de ma vie. Mais ça je ne le savais pas encore.

En rentrant chez moi après ce fameux rendez-vous, j'ai commencé à lire le tribunal des âmes, j'ai tout de suite accroché. Pendant quelques jours il me suivait partout. Et puis les révisions des partiels sont arrivées, j'avais l'inconnu-plus-vraiment-inconnu en tête. Bilan : ma lecture a pris fin, quelque part entre deux pages.

Un an donc que je me dis qu'il faudrait que je m'y remette. Depuis avant-hier c'est chose faite. Et depuis quelques minutes c'est terminé.

~L'histoire~

Difficile d'en faire un résumé sans révéler les moments clés de l'intrigue. Le plus simple est que je recopie la 4ème de couverture :

"Rome, sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables.

Marcus est un homme sans passé. Sa spécialité : analyser les scènes de crime pour déceler le mal partout où il se terre. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée.
Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais cru à un accident.
Leurs routes se croisent dans une église, devant un tableau du Caravage. Elles les mèneront à choisir entre la vengeance et le pardon, dans une ville qui bruisse encore de mille ans de crimes chuchotés au cœur du Vatican. À la frontière de la lumière et des ténèbres."

~Pourquoi avoir choisi ce livre ?~


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En grande partie pour le premier mot du résumé : "Rome". Rêvant de partir jouer les touristes là-bas et ayant adoré tous les films traitant de la mystique Rome un 
peu tirés par les cheveux certes, j'avais très envie de me laisser tenter par l'expérience.










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Et puis le nom de l'auteur était incontournable : j'avais dévoré Le Chuchoteur, il était évident que je me devais de lire son nouveau thriller.







~Mon avis~

Dès le premier chapitre l'intrigue est lancée : un homme mourant sur lequel est gravé à même la peau "Tue-moi", on peut dire que ça fait son petit effet, et on s'attend déjà à retrouver l'ambiance du Chuchoteur. Mais non, l'ambiance est totalement différente car encore une fois se passant à Rome. Sur le fond on note tout de même quelques ressemblances : l'enquête très orientée sur le modus operandi du/des tueur/s, des histoire qu'on pense au départ bien distinctes et qui forcément se retrouvent liées et des cas psychiatriques assez exceptionnels, si exceptionnels qu'on en a la chair de poule. Moins gore que son aîné le Chuchoteur, il n'en reste pas moins très très prenant ! 

Parlons un peu des personnages : 

  • Sandra : sans nul doute le personnage le plus touchant pour moi dans ce thiller, sûrement car on compatit à sa souffrance : la perte de l'homme de sa vie Brrrr Elle se retrouve propulsée au coeur d'une intrigue dont elle ne voit pas le bout, bien déterminée à comprendre les circonstances exactes de la mort de David. On ne l'apprendra pas tout de suite mais un terrible secret la dévore.
  • Marcus : bizarrement je me suis rapidement prise d'affection pour lui aussi. Pourquoi bizarrement ? De part sa fonction. Mais je n'en dirais pas plus.
  • D'autres personnages secondaires m'ont paru tout aussi intéressant, c'est notamment le cas du chasseur dont on ne connait l'identité qu'à la toute fin. J'avais ma théorie sur le sujet mais force est de constater que je me suis royalement plantée !


Les points positifs :

  • Un scénario très bien construit, des rebondissements à la pelle, quand on croit comprendre finalement on ne comprend plus (tout comme les personnages d'ailleurs)
  • Une écriture excellente : les thrillers c'est bien mais quand c'est moyennement bien écrit ça casse un peu toute l'intrigue. Or là pas de soucis : c'est fluide, les descriptions sont parfaites (ni trop peu ni pas assez), comme dans le Chuchoteur on découvre le vocabulaire spécifique des enquêtes criminelles.
  • On s'y croirait : quand les équipes de polices analysent les scènes de crime c'est comme si on y était, et on en apprend beaucoup sur leur façon de procéder.
  • Rome
  • Rome
  • Rome
  • et puis aussi Rome


Les points négatifs (car oui, il y en a quelques uns) :

  • peut-être parfois un peu surréaliste : des indices incompréhensibles pour le commun des mortels et pourtant les protagonistes réussissent toujours à y voir le message caché. Je me demande vraiment comment je me débrouillerais face à une telle situation... à mon avis je cogiterais des heures sur l'indice sans rien comprendre et j'abandonnerais, alors on retrouverait mon cadavre quelque part. Heureusement les personnages semblent doués d'un cerveau sur-développé. 
  • Une grande question du thriller dont j'ai deviné la réponse presque dès le début : comment Jérémiah Smith réussit-il à gagner la confiance de ses victimes ?
  • comme dans le chuchoteur : beaucoup beaucoup de personnages (avec des noms italiens en plus) donc il faut rester concentré pour bien tout enregistrer.

~Bilan~

Un thriller qui a tenu toutes ses promesses ! J'ai préféré le Chuchoteur mais je reste tout de même conquise par celui-ci et j'attends le prochain avec une grande impatience ! 

Le 22 mars 2012 j'ai donc trouvé le livre idéal et l'homme idéal. On peut dire que c'était une bonne journée. 

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