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Mercredi 5 juin 2013 à 21:32

 L'accident

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J’avais l’impression qu’un incendie s’était mis à ravager tout ce qui se trouvait à l’intérieur de mes entrailles. La douleur était indescriptible, plus forte que tout ce que j’avais déjà pu expérimenter, insoutenable, inhumaine. La mort semblait rire de moi, elle s’amusait à m’infliger des souffrances telles que je ne désirais qu’une chose : qu’elle vienne me chercher, qu’elle fauche mon âme et que tout s’arrête. Des spasmes irréguliers agitaient mon corps, j’étais devenu un pantin relié au fils de la vie, fils que l’on s’apprêtait à couper. Les éclats de verre profondément enfoncés dans ma poitrine luisaient sous mon sang qui s’écoulait dans un goutte à goutte régulier pour venir se noyer dans la flaque à mes pieds. Mes tympans sifflaient en continu, comme le chant de l’agonie, si bien que j’avais cru devenir fou. Mes mains étaient accrochées au volant et je devinais que plusieurs doigts de la gauche étaient fracturés.

Et puis des images arrivèrent jusqu’à mon cerveau par flashs. L’impact, l’airbag ne se déclenchant pas, ma tête venant se fracasser sur mes mains, mon corps rebondissant en arrière, l’horreur. J’avais l’impression que mes veines éclataient et que mon cœur allait bientôt suivre. J’avais envie de vomir mais j’en étais incapable. Respirer était un supplice et le sang qui inondait ma bouche éclaboussait le pare-brise à chaque expiration.

A côté de moi, Noélie ne bougeait pas. Sa peau avait pris une couleur d’une pâleur extrême, cadavérique. J’essayais de maintenir mes yeux ouverts et je constatais la cruelle vérité. La poitrine de Noélie ne se soulevait plus. Je posai mon bras droit sur son cœur en étouffant un cri. Pas un seul battement. Le calvaire s’intensifia. La douleur qui s’était décuplée ne ressemblait en rien à une douleur physique. Elle ne venait plus de mes blessures. Le moindre fragment de mon corps me faisait souffrir. Les larmes qui naissaient dans mes yeux étaient telles de l’acide qui venait m’écorcher la rétine. J’entendis au loin la sirène d’une ambulance.

Et puis plus rien. Pas de lumière blanche, pas d’êtres-aimés à la porte du paradis, pas de chaleur réconfortante.

Rien. Le néant.

J’étais comme anesthésié.

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